Alors que se conclut la session d’automne 2015 sur fond de crise sociale au Québec, les résultats d’un sondage canadien associé à la banque CIBC (2015) révèlent à quel point la situation économique des étudiants de niveau post-secondaire est au centre de leurs préoccupations.

On découvre entre autre 40% des étudiants s’attendent à avoir amassé plus de $25 000 dollars en dettes au moment de diplômer; que seulement le tiers des étudiants s’attendent à occuper un bon emploi à la sortie de leurs études; et que 50% des étudiants craignent ne jamais venir à bout de leur endettement. De plus, 36% des étudiants qui abandonnent leurs études le feraient pour des raisons financières et, chez les étudiants qui décident de ne pas aller à l’université, plus des deux tiers affirment que la perspective de l’endettement en est la cause principale (Statistiques Canada, 2013). Dans les faits, la population des étudiants du cégep est déjà très à risque de s’endetter lourdement (Fédération des cégeps, 2010).

Or, des études comme celle de Mikkonen et Raphael (2011) établissent de façon très claire le rôle déterminant de la situation économique des jeunes pour la poursuite des études et le maintien d’une bonne santé mentale. Une plus forte incidence de troubles mentaux, des niveaux plus élevés de tension, d’anxiété et d’insomnie sont rapportés lorsque les soucis financiers deviennent prédominants.

Une approche plus intégrée en santé mentale au Cégep de l’Outaouais tiendrait entre autre davantage compte des réalités socio-économiques des étudiants. Un comité de travail impliquant des étudiants, des directeurs et des membres du personnel pourrait être mis en place dès cette année, lorsque le contexte le permettra, pour que puisse se développer une approche plus globale et plus écologique dans le soutien apporté aux étudiants.